L'éléphant de Nantes

Saint-Jean de Luz

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dimanche 13 mai 2012

La nouvelle vague


Retrouvez les explications et les principaux réalisateurs.
Les films qui ont marqué cette époque, c'est ici.
Encore quelques exemples.

Le terme "Nouvelle Vague" apparaît sous la plume de Françoise Giroud dans l'Express du 3 octobre 1957, dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération. Il est repris par Pierre Billard en février 1958 dans la revue Cinéma 58. Cette expression est attribuée aux nouveaux films distribués en 1959 et principalement ceux présentés au festival de Cannes de cette année là. C'est une campagne publicitaire du CNC qui va définitivement balayer l'origine sociologique du terme pour l'appliquer plus strictement au cinéma.

Le coup d'envoi fut donné par Le coup du berger de Jacques Rivette en 1956, mais en fait le rejet du cinéma français officiel remonte à l'Occupation et à la découverte enthousiaste, au lendemain de la guerre, du cinéma américain.
La Cinémathèque puis la célèbre "revue à couverture jaune", Les Cahiers du Cinéma, servent d'école aux critiques qui vont bientôt s'emparer de la caméra. En 1958 ou 1959 François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol et Éric Rohmer réalisent leurs premiers longs métrages.
Certains cinéastes partagent les même valeurs, même s' ils ne sont pas issus de la critique comme Jacques Rozier, Jacques Demy, Melville, Jean Rouch, Louis Malle, Roger Vadim. Maurice Pialat est trop individualiste pour se reconnaître dans un quelconque mouvement et Alain Resnais, qui patiente depuis 10 ans dans le court métrage réalise son étonnant "Hiroshima mon amour".

On voit apparaître une nouvelle façon de produire, de tourner, de fabriquer des films qui s'oppose aux traditions et aux corporations. L'invention du Nagra, magnétophone portable, celle de la caméra 16mm, légère et silencieuse, le goût des tournages en extérieur imposent une nouvelle esthétique plus proche du réel.
Cette rupture entre cinéma de studio et cinéma extérieur est illustrée notamment dans La Nuit américaine de François Truffaut (1973) : dans une mise en abyme, le film nous montre la réalisation d'un film avec caméra sur grue et décalages (tournage d'une scène d'hiver en plein été, tournage d'une scène de nuit en plein jour, la fameuse « nuit américaine ») ; Ferrand, le réalisateur (incarné par Truffaut lui-même), admet que ce film est sans doute le dernier à être tourné de cette manière, sorte de testament de l'« ancien » cinéma et de manifeste de la « Nouvelle Vague ».

Par ailleurs, les réalisateurs brisent certaines conventions, notamment les conventions de continuité. C'est ainsi que dans À bout de souffle, Godard coupe les blancs dans un dialogue. Ou encore dans La Jetée , Chris Marker présente une sorte de diaporama, une succession d'images fixes avec un narrateur unique et un fond sonore léger. Il ne s'agit pas uniquement de rompre avec une tradition par provocation, mais bien de faire ressentir quelque chose de nouveau au spectateur, ou encore de représenter une face de la « réalité » : les souvenirs que l'on a d'un moment de sa vie sont partiels, tronqués, et lorsque l'on regarde un album photo, les souvenirs viennent dans le désordre avec des « sauts dans le temps ».

Ceci sera repris notamment par Abel Ferrara dans des films comme Black Out et New Rose Hotel, que l'on pourrait qualifier de « films cerveau » (les images sont montées comme viennent les pensées, dans le désordre).
Sans être à l'origine du mouvement, de nouveaux réalisateurs se reconnaissent alors dans la lignée de la Nouvelle Vague.
Ce sont principalement Jean Eustache, Jacques Doillon, André Téchiné et un peu plus tard Bertrand Tavernier, Claude Sautet, Michel Deville, Dominik Moll, Gilles Marchand, Yves Caumon, Philippe Ramos, Jean-Paul Civeyrac… L'arrivée d'une nouvelle génération d'acteurs (Jean-Paul Belmondo, Brigitte Bardot, Anna Karina, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Alexandra Stewart, Anne Wiazemsky, Chantal Goya, Jean-Pierre Léaud, Jeanne Moreau, André Dussollier, Henri Serre…).

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